L'apport de la psychologie dans l'accompagnement d'une maladie chronique

« La chronicité de la maladie, un facteur d'érosion de l'état psychologique »  

     Tout Être vivant est confronté de nombreuses fois au cours de son existence à la maladie. Celle-ci altère plus ou moins son état de santé en fonction de nombreux facteurs. Lorsque la maladie est aigüe et bénigne, elle est « facilement » surmontable avec du repos, un peu de patience et au besoin un traitement prescrit par le médecin. Il est rare dans ces circonstances que l'état psychologique s'en trouve significativement affecté, et ce d'autant plus que la durée de la maladie et la convalescence sont courtes. 

     Mais, lorsque la maladie s'installe, qu'elle devient chronique et qu'il n'est plus possible de s'en remettre au temps, en prenant son mal en patience pour espérer une guérison, la maladie ne fait plus partie du processus de vie : elle est ce qui le perturbe, ce qui l'empêche, ce qui l'interrompt, ce qui l'écourte. Elle est une ombre jetée sur un avenir possible et désiré, une contrainte et une douleur qui suspendent le temps présent et empêche son avenir, une source de stress et de frustration. 

     Elle est souvent vécue comme une « défaillance corporelle » impensable, inopinée, insidieuse. Un « ennemi » qui s'est emparé d'un corps où il n'avait pas sa place. 

     De telles circonstances affectent tôt ou tard l'état psychologique de la personne concernée.


"L'annonce d’une maladie chronique, un choc difficile à surmonter"

     La première épreuve est bien souvent directement liée au choc émotionnel consécutif à l'annonce de la maladie, à son niveau de gravité et à son caractère chronique, c'est-à-dire au fait que la personne apprend que non seulement elle est malade, mais qu'elle va devoir "vivre avec" sa maladie et suivre un traitement de longue durée... peut-être même jusqu'à la fin de sa vie... et que malgré ce traitement, parfois lourd et complexe, la maladie ne sera pas guérie... 

     Ce choc peut être à l’origine d’un véritable traumatisme car la personne est soudainement envahie par des émotions (la surprise, la peur, la colère, la tristesse…) dont l’intensité dépasse souvent celle que la personne a connu auparavant, et auxquelles viennent s’ajouter des questions sans réponses qui entretiennent continuellement des angoisses et un sentiment d'impuissance, d’injustice, de solitude, de potentielle mort « imminente » ...

" la vie de l’individu se divise alors en deux : « la vie d’avant » et « la vie d’après » l’annonce de la maladie "

     Le déni est souvent le premier réflexe pour se protéger contre cette véritable tempête intérieure à laquelle personne ne peut être préparée: qui accepterait sans mot dire de perdre le contrôle de sa vie quotidienne, de son corps... d’avoir le sentiment que ce dernier est défaillant, qu’il vous a abandonné et que vous êtes désormais dépendant d’une aide extérieure… de co-habiter dans la souffrance avec un « ennemi » qui menace à chaque instant de vous terrasser, et qui tôt ou tard pourrait bien finir par le faire, sans même vous prévenir... que vous l'ayez combattu courageusement ou non ? Personne ! 

     Alors, lorsque la réalité ressemble à un véritable cauchemar, il est naturel et humain de vouloir y échapper, de se dire que c'est impossible, que l'on est en bonne santé, que ce n'est pas vrai, qu'il y a forcément une erreur, qu’un second avis médical infirmera le premier... 

     Certaines personnes ont en effet la chance et la joie qu’un second diagnostic vienne infirmer le premier et reprennent ainsi le cours de leur vie après quelques jours de frayeur, fort heureusement vite oubliés… Pour d’autres malheureusement, la réalité est bien là… et il est souvent difficile d’y faire face.